Le 1 décembre 1955 Rosa Parks refusait de céder sa place dans le bus. C’est l’occasion pour nous de vous présenter l’initiative de nos amiEs du Collectif GFR.
Rosa Parks Fait le Mur
Rosa Parks fait le mur est un cycle d’ateliers-débats et d’ateliers artistiques qui accompagne la création du Mur-Forum Rosa Parks rue d’Aubervilliers, projet retenu dans le cadre du budget participatif de la ville de Paris, volet “Reconquête urbaine”.
C’est par ces ateliers, organisés d’octobre à décembre 2015, que tous les habitant(e)s sont convié(e)s à participer à la construction d’un nouvel espace de dialogues et d’initiatives citoyennes (Le Forum au 164) qui concourt à la création de 400 mètres de fresques, d’une galerie à ciel ouvert et d’espaces d’expression libre (Le Mur du 104 au 164).
Ci-dessous les artistes:
Artiste colombienne, Bastardilla
Née à Bogota en Colombie, Bastardilla est une artiste-peintre d’extérieur, engagée dans la représentation de la
femme à travers un imaginaire peuplé de figures et de symboles. Les inquiétudes, les désirs, les rêves trouvent une place privilégiée dans ses créations, qui sont le résultat des rencontres que l’artiste fait durant ses voyages.
Selon ses propres mots, la peinture murale est un moyen de se rapprocher des gens, de se nourrir de leurs histoires et de les traduire en images. Il s’agit d’un art à forte valeur sociale, le produit d’une conscience critique qui se reflète principalement dans le choix de l’anonymat et dans la lutte pour la reconnaissance des femmes dans les différentes sociétés.
► www.bastardilla.org
Tatyana Fazlalizadeh vit et travaille à Brooklyn, NY.
Son travail dans l’espace public porte principalement sur le thème du rôle, du respect et de la reconnaissance des femmes, avec une attention spéciale envers les femmes originaires des minorités ethniques. Son action se déroule en plusieurs phases : toujours sur le terrain, Tatyana Fazlalizadeh mène d’abord des interviews avec les femmes qu’elle rencontre. Après avoir pris une photo de chaque femme interviewée, l’artiste dessine son portrait, pour finalement le numériser, l’imprimer et l’afficher dans l’espace public. Il s’agit d’un travail véritablement participatif, où le public se montre volontaire pour devenir le sujet actif d’une action à forte valeur sociale et humaine.
► tlynnfaz.com
► stoptellingwomentosmile.com
Katjastrophvit et travaille à Nantes.
Autour de l’artiste Katjastroph se construit un univers en noir et blanc, mélangeant dessins, peintures et gravures. Une grande partie de son travail s’inspire de cultes et de croyances populaires, qu’elle s’approprie pour y insérer son propre imaginaire. Accordant une grande place à l’imagerie narrative, ses compositions sont des paysages foisonnants dans lesquels plusieurs histoires et personnages cohabitent. Par des contrastes prononcés où l’importance du trait prend tout son sens, les images de Katjastroph sont d’une vivacité étonnante qui suggère des mouvements inattendus, comme si ses personnages avaient été surpris par une photographie. Katjastroph tire son iconographie de l’art brut, l’art graphique underground ainsi que de l’imagerie populaire, comme les ex-voto ou les gravures sur bois brésiliennes.
► www.katjastroph.com/
► www.villaocupada.com
Kashink vit et travaille à Paris.
Kashink est l’une des rares femmes très actives dans le mouvement street art/graff parisien. Elle peint d’immenses personnages protéiformes aux yeux multiples, ou des têtes de mort à la mexicaine, le tout dans un style graphique très coloré, loin des références traditionnelles du graffiti féminin girly.
Son travail, qui s’inspire à la fois de ses origines slaves et hispaniques, du Pop Art et de l’illustration narrative, revendique une peinture engagée, partant du principe que peindre dans la rue permet de faire passer de vrais messages à grande échelle. Parmi les thématiques qui lui tiennent à coeur, on trouve des sujets tabous dans notre société, tels que l’égalité des droits femme/ homme, l’homosexualité, la religion, la finitude… Pour Kashink le street art doit rester un art militant à part entière.
► www.kashink.com
Zepha vit et travaille entre Toulouse et Paris.
Cosmopolite, le travail de Vincent Abadie Hafez est le résultat de métissages, aux confluences de plusieurs cultures. Zepha s’approprie l’espace public et bouscule certaines habitudes visuelles : un combat graphique utopique s’engage contre un système guidé par un libéralisme sauvage mangeur d’hommes et son enfant terrible,
la publicité.
Il développe un univers graphique et un langage visuel à travers lesquels se croisent l’influence du travail artisanal des anciennes civilisations, la calligraphie, l’immédiateté du mouvement Figuration libre, la spontanéité de l’Abstraction lyrique et enfin la prise de risque aléatoire du graffiti.
Avec comme base de recherche la lettre, qu’elle soit latine ou arabe, celle-ci est déformée, détournée, reliée, mélangée, accumulée, pour aboutir à une forme d’écriture onirique et labyrinthique.
► www.abadiafez.com
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La Galerie A Ciel Ouvert
Batsh est né à Dakar en 1975. Il débute avec le Graff Brut dans les années 90, puis évolue, en intégrant à son travail artistique les outils numériques. C’est un artiste autodidacte, connu essentiellement pour ses portraits, ses décors urbains et ses villes épurées. De 1994 à 2013, Batsh participe dans la foulée à la fondation de l’association Hip Hop Dome, proposant en plus du graffiti ses services de Directeur Artistique… S’enchaînent alors différentes interventions et réalisations sur des festivals et évènements culturels, et s’occupera de la direction artistique du festival « Welcome To Da Hip Hop Dome De Nancy à Bondy ». En 2010, c’est un nouveau tournant qui commence avec sa première exposition mélangeant les genres et les références dans une atmosphère teintée.
Batsh est un graffeur hors du commun, principalement influencé par la scène underground Newyorkaise. Aujourd’hui, on peut aussi bien contempler ses fresques dans les terrains vagues, que dans les galeries d’art traditionnelles.
Combo, ou Combo Culture Kidnapper, est un artiste originaire de Paris. Son travail se concentre essentiellement autour du détournement. Il manipule des visuels connus de tous auxquels il intègre des éléments étrangers – le plus souvent issus de l’univers de la bande dessinée ou du jeu vidéo – qui en modifie radicalement le sens. Son obsession : l’interaction. Le choix de la rue et des visuels compréhensibles au premier regard répondent à la volonté d’offrir un art que l’on peut s’approprier et modeler, dans une vraie dynamique de changement. En faisant appel à des symboles de la pop culture, Combo touche au coeur et renvoie directement aux injustices de notre société en proposant une lecture subversive et engagée, mais jamais moralisatrice.
► www.combo-streetart.com
Doudou Style
L’artiste Doudou Style a plusieurs cordes à son art : peintre, graffeuse, illustratrice et animatrice, elle propose un univers sensuel et voluptueux inspiré par la femme et la nature.
Cette artiste autodidacte rencontre le monde pictural dès son plus jeune âge. Influencée par le graphisme des bandes dessinées, des mangas et de tout ce qui l’entoure, elle commence alors à peindre sur des vêtements avec l’idée de faire voyager l’art dans notre quotidien.
C‘est en 2006 que Doudou touche à sa première bombe aérosol… qu’elle ne la lâchera plus. Elle entre dans le crew de graffeurs «WFC» (Wild Familya Crew) et travaille par la suite avec des boutiques et des particuliers pour réaliser leur décoration. Aujourd’hui, elle a créé sa propre entreprise de décoration intérieure et extérieure, qui organise également des animations d’ateliers graffiti.
Elle a récemment gagné le grand prix Arbustes 2012.
JonOne
Artiste graffeur et peintre, John Andrew Perello alias JonOne, d’origine dominicaine, est né à New York dans les années soixante. Enfant de Harlem, JonOne fait ses classes en bombant les trains et les murs de son quartier, à l’âge de dix-sept ans. Autodidacte, il passe du support urbain à la toile (support avec lequel il sera exposé à travers le monde entier), réalisant des œuvres clairement influencées par son vécu (le hip hop, la rue, le métro) et par la peinture moderne.
Dans un style innovant qui surpasse les lois dictées par le graffiti (street art, urban culture), ses pièces abordent son « freestyle » (liberté qu’il prône avant tout), son mot d’ordre qui ne lui impose aucune limite. C’est après s’être installé à Paris en 1987, mais aussi pour avoir toujours fréquenté des artistes de tous bords (Speedy Graphito, LAII, etc.), qu’une nouvelle conquête commence pour lui : celle de la toile.
Dans ses peintures, l’espace est entièrement utilisé, le vide blanc n’existe pas. La couleur apparaît comme la charge vitale de John, sa palette est riche et vive, les tonalités et les contrastes révèlent des jeux de nuances subtils, où dans une composition harmonieuse qui parait aussi spontanée que mesurée, les formes se nouent et se dénouent, ondulent ou se font droites. Il y a symétrie et asymétrie, répétition et unification, le trait est maîtrisé avec précision et souplesse. Chacune de ses toiles est une improvisation abstraite, dont la brillance transmet une joie de vivre.
► jonone.com/
Zeer
Zeer, c’est le grand architecte, double de Mehdi, parisien bien réel de 38 ans. Graphiste autodidacte, Mehdi a travaillé dans le graphisme pour la publicité durant près de quinze ans. Nourri à la com’ publicitaire, il prend aujourd’hui le contrepied de la réclame : « La pub c’est coloré, avec un message clair, impactant, immédiatement identifiable. Le module est en noir et blanc, neutre. » D’abord graffeur dans les terrains vagues et les usines désaffectées des Hauts-de-Seine, il trouve son module en 2004, « en graffant un camion, avec des potes. Et j’ai décidé de m’arrêter dessus. » Depuis 2004, Mehdi ne lâche ni Zeer, son double fictif, ni le module. Il a exposé à Paris et New- York, à la Galerie du jour – Agnès B et à la galerie Catherine Ahnell notamment. Mehdi multiplie les supports et les techniques, pochoirs, adhésifs, graff… « J’ai vraiment envie de voir jusqu’où je peux le pousser. »