Même Pas Peur

Diapositive1Le 8 mars dernier nous avons conduit un atelier sur le thème « Même pas Peur ».

RéuniEs à l’Espace du Carré de Baudouin à Paris, nous avons évoqué les stéréotypes et idées reçues qui induise un sentiment de peur chez les femmes dans l’espace public.

Sentiment construit?  Oui mais comment?

ici: notre présentation introductive à l’atelier

 

Pour étudier cette question nous avons réparti les participantEs en deux groupes et avons distribué à chaque groupe un tableau de mots clefs.

Sur le premier tableau: un nuage de mots résultant d’une étude conduite par Terra Femina en 2011.

Diapositive4Etude réalisée en partenariat avec l’aménageur de mobilier urbain JC Decaux, le constructeur automobile PSA, la société immobilière Nexity et la RATP.  Le nuage de mots clefs résultant de cette étude est assez significatif au regard du questionnaire réalisé en 10 questions avec un choix, toujours le même de réponses fermées, voir ci-dessous:

D’une manière générale, diriez-vous que vous vous sentez en sécurité

  • Dans certains quartiers peu ou mal fréquentés
  • Quand vous traversez un pont
  • En voiture
  • Dans les gares
  • Dans les parcs et jardins
  • Dans les parkings souterrains
  • Dans les parkings en surface
  • Quand vous marchez dans un tunnel ou dans un passage piéton souterrain
  • Dans les transports en commun
  • Dans les rues

Sur le deuxième tableau, prenant le contre-pied des résultats de l’étude nous avons proposé le nuage de mots suivants

Diapositive5

Les discussions dans chacun des groupes ont porté sur:

  • Comment re-penser, imaginer, construire l’espace public en partant de ces mots clefs?
  • Quelles images, solutions, sont induites en fonction du sens des mots proposés?
  • Poser la question de la ville en d’autres termes peut-elle permettre de donner des impulsions différentes en termes d’urbanisme?

Constat intéressant.  Le groupe travaillant sur les mots clefs « orientés peur » a trouvé relativement vite ses marques et naviguait en environnement connu, où les mots résonnaient avec l’expérience.  En revanche le groupe avec les mots « inversés » était submergé par les possibilités, ne savait trop dans quel sens diriger la discussion.  Le champs ouvert des mots et des possibles créait une forme de désorientation.

Il nous a semblé que cet atelier révélait à quel point nous filons aisément vers les propositions déjà intégrées, comme il est en quelque sorte facile de se plier aux injonctions que nous connaissons, que nous identifions.

Conduire le changement, sortir des stéréotypes n’est donc pas un processus évident.  Se débarrasser des habitus et des injonctions construite suppose de franchir des étapes.

D’autres ateliers seront nécessaire pour continuer cette exploration.  Un retour sur le terrain nous semble indispensable… à suivre donc.

Pour plus d’infos lire ici notre tribune dans Libération « Dans la rue même pas peur »