Nous irons tou-te-s au bois

ATELIER GENRE ET VILLE PROPOSE

Nous irons tou-te-s au bois

L’Atelier genre-et-ville vous invite le 27 octobre 2012 à une carto-partie genrée du bois de Vincennes.

Les espaces verts urbains ou péri-urbains ont souvent été conçus pour définir les limites de ce qu’est la ville, ou  plus exactement, de ce qu’elle n’est pas.  Après une observation de l’espace public urbain, nous avons donc choisi d’investir les espaces verts, en particulier le Bois de Vincennes, et d’étudier ces lieux sous le prisme du genre.

Lorsque l’on applique un filtre de lecture genré à l’étude de ces lieux – parcs urbains, espaces verts – il semblerait qu’en termes d’occupation de l’espace, on y retrouve les mêmes codes et stéréotypes que l’on observe dans la rue.  Qu’en est-il vraiment? Et dans une logique globale de redéfinition des territoires urbains, peut-on repenser la création, la géographie et l’utilisation de ces espaces ? Pour quels bénéfices ? Et à destination de qui ?

Une étude[i] réalisée dans les parcs urbains de  Cleveland aux Etats Unis dans les années 90, montre que les managers et employé-e-s des parcs ont historiquement regardé leur fonction sous un angle particulier : « Si nous créons les jardins des rêves, les gens y viendront ». Mais de quels rêves parle-t-on ?  Ou plus exactement des rêves de qui ?  Les résultats de l’étude montrent que les visiteurs les plus fréquents sont des hommes, et que le différentiel F/H s’accroit lorsque l’on observe une population plus âgée.  Les résultats d’une étude[ii] réalisée en France en 2008 tire des constats similaires.  Il est donc suggéré que l’on remette en perspective des idées considérées comme acquises et que l’on cherche à discerner en quoi les codes et rôles genrés ont un impact sur la création, l’organisation et l’utilisation des parcs.

En vélo, en vélib prenons le temps d’arpenter, de photographier, de relever sur une carte les différents espaces et sous espaces du bois de Vincennes. Dressons l’inventaire géographique des usages genrés. Terrains de foot, usage des bancs, pistes de vélo, allées de promenade, esplanades, bords du lac, interrogeons des usagers « Espace de Qui ? »…

Le bois de Vincennes est un des « poumons » par lequel Paris respire dit-on.

Mais que s’y passe-t-il réellement ?  Quelle image a-t-on aujourd’hui du parc urbain?

Comment l’espace jardiné  et l’espace « sauvage » se démarquent-ils par les pratiques de l’espace public urbain ?

Peut-on parler d’espaces genrés ? Quels usages ? Quels espaces dédiés et pour qui ?

Quelle est la place des femmes et celle des hommes, que font-ils/elles, comment se différencient-ils/elles ?

Moyens ?

Des vélos, des appareils photos, des enregistreurs sonores pour les commentaires sur le vif, des caméras, des carnets de notes, des smart-phones pour des relevés GPS, un camp de base mobile pour collecter les infos, les idées…

Le but ?

Dans un premier temps, après les relevés, créer une première carte genrée.

Dans un deuxième temps : Tenter d’interroger les idées reçues et préconçues sur l’utilisation de ces lieux, la représentation  que l’on en a et l’anticipation que l’on en fait. Quelles barrières limitent ou contraignent la création, l’organisation et l’utilisation du bois pour les unes et les autres ? Chatouillons nos imaginaires…

Organisation

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Pour une observation fine l’idéal serait de faire une carto-partie dans la matinée et une autre au cours de l’après-midi.

Dans ce cas un picnic/bar serait convivial et riche d’échanges.

Genre-et-ville fournira les éléments de cartes.

Une photo de carto-partie ou de feuille de relevé de carte

Contactez-nous et laissez-nous votre mail

pascalelapalud@genre-et-ville.org

chrisblache@genre-et-ville.org


[i] Research and Program Evaluation Cleveland Metroparks

[ii] (enquête IPSOS-UNEP : les espaces verts de demain, usages et attentes des français, 2008)

– La fréquentation des parcs semble être une pratique plutôt masculine, puisque 82 % des hommes s’y rendent régulièrement, contre 69 % des femmes

– 27 % des Français adeptes des espaces verts fréquentent ces derniers pour y faire jouer leurs enfants. (Cette activité est privilégiée par les femmes (35 %)

– Un adepte des jardins publics sur dix en profite pour pratiquer un sport ou promener son chien. Ces deux activités occupent surtout les hommes (11 % vs. 8 % des femmes).

– Les hommes sont plus demandeurs de parcours de santé (1/3 d’entre eux), de terrains de sport ou de jardins de quartier.

– Les femmes semblent quant à elles plutôt attirées par les réalisations d’ordre architectural : 16 % d’entre elles aimeraient voir se développer en priorité des murs et toits végétalisés puisque 27 % d’entre elles rêvent même d’une ville qui accorderait une place quasi-exclusive au végétal, privilégiant le foisonnement d’une nature luxuriante.