Formation Égalité femmes-hommes dans l’espace public en Essonne

Retrouvez le programme ici

En partenariat avec le CRPVE et Marianne Films

 

CYCLE DE SENSIBILISATION EN DIRECTION DES PROFESSIONNEL-LE-S ET DES BENEVOLES OEUVRANT DANS LE CHAMP DE LA POLITIQUE DE LA VILLE EN ESSONNE.

 

Egalité F/H dans l’espace public – Comprendre les mécanismes créateurs d’inégalités pour mieux les déjouer

 

Cycle de sensibilisation

 

Mars – Avril 2016

 

Si les questions d’occupation pour les jeunes hommes dans l’espace public, ainsi que les questions de sécurité pour les jeunes filles sont souvent posées, la question d’égalité entre femmes et hommes, filles et garçons, dans l’espace public est souvent absente car « impensée ». 

 

En effet, lorsque l’on construit un banc ou un muret, on n’imagine pas qu’il soit spécifiquement destiné à des femmes ou des hommes, et pourtant, l’usage montre que ce sont en grande majorité les hommes qui occupent le mobilier urbain, en dehors des zones fonctionnelles que sont les jardins d’enfants par exemple.

 

De la même manière, les espaces sportifs, city-stades ou skate-parks, s’ils ne sont pas interdits aux filles, n’en restent pas moins occupés à plus de 90% par des garçons.

 

On a coutume de dire que les hommes occupent l’espace pendant que les femmes s’y occupent.  L’image d’hommes assis seuls tranquillement sur des bancs, sans rien faire, est très commune dans la ville.  En revanche on y voit moins de femmes, surtout seules.  Les femmes sont dans la ville, mais dans des fonctions – gèrent les enfants ou la famille, font les courses, poussent – tirent – accompagnent une personne âgée, vont et reviennent de leur travail, joggent, mais se posent peu ou pas dans l’espace public.  Une imagerie des « femmes de rue » subsiste dans les esprits qui, soit interroge les passants lorsqu’ils voient une femme seule arrêtée dans la rue, le harcèlement de rue est une conduite manifeste émanant de cette construction sociale, soit influe les comportements des femmes et des jeunes filles qui s’autocensurent dans leurs mouvements et actions.

 

Ces fonctions apparaissent très jeunes dans l’éducation des enfants et, si jusqu’à l’entrée au collège on peut dire que filles et garçons occupent l’espace public de façon assez égalitaire, autour de la puberté les choses changent.  Les filles reçoivent des injonctions à rester chez elles à certaines heures, à rester « modestes » dans leur façon de s’habiller, à ne pas « trainer » faute de se construire une « mauvaise réputation ». 

 

Ces changements ont des impacts dans les comportements des filles comme des garçons.  Les filles auront plus tendance à quitter leurs quartiers pour trouver liberté et indépendance, quand les garçons à l’inverse vont souvent renforcer leur emprise sur leur territoire et être parfois perdu en le quittant.

 

Notre approche consiste donc à développer de nouvelles façons de vivre la ville et les espaces publics.  A identifier ce qui crée des espaces d’exclusivité d’usage et à tenter de les réduire.  A réfléchir à l’organisation des villes afin que les filles/femmes et tout autre personne ne se reconnaissant pas dans les codes de la rue puisse y vivre et y rayonner.

 

Ce travail ne peut se réaliser que de manière collective, impliquant l’ensemble des actrices et acteurs qui « font » et « transforment » la ville au quotidien, qu’il s’agisse des habitantEs comme des professionnelLEs.

 

Ensemble, il s’agit aussi bien de travailler à l’aménagement de l’espace public, qu’à ses usages.  Nous inspirant des nombreux travaux qui se développent aujourd’hui tant en France que dans d’autres pays, nous orientons nos recherches vers une conquête des espaces publics.  A un moment où nous vivons une grande période de repli sur soi, de réponses sécuritaires, de résidentialisation et donc d’une sorte de désertification, de stérilisation de l’espace public, nous proposons au contraire, une fertilisation, un retour à des pratiques vivantes, fondées sur le collectif et le partage, vers plus d’égalité pour toutes et tous.

 

Objectifs Généraux du Cycle

 

Ø  Sensibiliser aux enjeux d’une plus grande égalité F/H dans les usages et l’occupation de l’espace public, vers un espace mieux investi et plus partagé.

 

Ø  Sensibiliser et outiller les actrices et acteurs en lien avec les jeunes filles et garçons sur le terrain.

 

Publics concernés

 

Actrices/eurs de la jeunesse.  Département Animation Socio-culturelle.

 

Modalités du cycle 

 

Ce cycle de sensibilisation au genre et à l’égalité femmes/hommes dans l’espace public se décline à la fois en 3 parties aillant pour objectif d’aller de la théorie à la pratique, ce qui permettra à la fois aux participantEs d’acquérir des bases sur le sujet, de découvrir des actions menées sur d’autres territoires et aussi de développer ensemble le début d’une réflexion autour d’une situation pratique.

 

 -1 demi-journée de rappel des fondamentaux permettra d’appréhender les inégalités F/H qui se jouent dans l’espace public et de comprendre ce qui les a créées, et ce qui les pérennises.

 

-1 demi-journée proposera la présentation d’expériences concrètes

 

-1 journée d’ateliers permettra aux participantes de se plonger directement dans le sujet, à travers une exploration du territoire et une série d’ateliers en groupe pour réfléchir ensemble aux problématiques de l’égalité de manière concertée et concrète.

 

Il est demandé aux participantEs de s’inscrire et de participer à l’ensemble des séances.

 

Intervenante Fil Rouge

 

Chris Blache, consultante socio-étho-urba, co-fondatrice et coordinatrice de la plateforme de recherche et d’action Genre et Ville.  www.genre-et-ville.org

 

Chris Blache assurera les introductions théoriques de chaque atelier, ainsi que la mise en perspective et synthèse « à chaud » des échanges. Elle répondra également aux questions qui pourront émerger sur cet impensé » qu’est la thématique de l’égalité Femmes Hommes dans l’espace public. Elle animera également la journée « ateliers ».

 

Programme du cycle de qualification :

 

SEANCE 1

 

Mardi 15 Mars après-midi de 14h à 17h

 

Thématique : Comprendre les mécanismes créateurs d’inégalités dans l’espace public pour mieux les déjouer.

 

Objectifs : Permettre aux participantEs d’acquérir une meilleure compréhension de ce qui se joue dans l’espace public en termes d’occupation, d’accès aux différents territoires, de dynamiques de domination d’espace.  Avec un focus particulier sur la tranche d’âge « jeunes filles et garçons ».

 

En deux parties :

 

1/ Séquence 1: Compréhension des inégalités et stéréotypes à l’œuvre

 

Ø  Le genre c’est quoi ?

 

Ø  Déconstruction des préjugés/stéréotypes

 

Ø  Quelles utilisations de l’espace public ? Occuper/s’occuper

 

2/ Séquence 2 : Focus sur les jeunes-filles, garçons

 

Ø  Les espaces d’exclusivité des jeunes, comme les city stades par exemple

 

Ø  Les dynamiques d’usage des jeunes – les prises de territoires – les limites imposées aux filles surtout au moment de la puberté et de l’entrée au collège.

 

SEANCE 2

 

Mardi 29 mars après-midi 14h à 17h

 

Thématique : Le genre en action sur le territoire chez les jeunes. Vers plus d’égalité dans les pratiques des jeunes.

 

Objectifs : A travers des retours d’expérience vers plus d’égalité dans les pratiques des jeunes, offrir au participantEs des pistes concrètes de réflexion et d’action.

 

Ø  Présentation de différentes études jeunesse autour de l’égalité Filles/Garçons Femmes/Hommes par Edith Maruéjouls, géographe du genre[mm1] . Elle parlera notamment de l’étude qu’elle a conduite sur l’accès au sport et à la culture pour les jeunes filles et jeunes garçons à Floirac en Gironde, nous présentant les chiffres et résultats qui indiquent de fortes inégalités F/G dans l’offre de loisirs et dans les pratiques.

 

Ø  Retours d’expérience avec des membres de l’OMJA – Office Municipal de la Jeunesse d’Aubervilliers.  Depuis plusieurs années, l’OMJA développe une politique volontariste vers plus d’égalité au sein de ses structures.  Tant au niveau de l’encadrement, par plus de mixité dans les équipes, que dans les activités proposées aux jeunes.

 

SEANCE 3

 

12 Avril journée 

 

Redécouvrir sa ville, son quartier, son territoire

 

Objectifs : Mettre les participantEs en situation de (re)découverte d’un quartier de la ville uà travers un atelier in-situ, suivi d’une séance de travail en groupes sur l’analyse des ressentis du terrain.

 

Ø  Matin : Marche sensible organisée dans un quartier d’Evry entre 10h30 et 12h

 

La marche sensible est un exercice, travail sur soi à plusieurs, qui a pour vocation à reprendre contact avec la perception sensible que l’on peut avoir d’un espace, afin de mieux pouvoir le définir, d’en retrouver les volumes, visuels, sonores, olfactifs, tactiles, de comprendre ce qui s’y joue, qui l’occupe et comment, et d’y projeter ses besoins, ses envies.

 

La proposition que nous faisons à travers les marches sensibles consiste à se départir pendant un temps donné de son regard construit, qu’il s’agisse d’un regard professionnel, de consommateur/trice, de visiteur/teuse, pour prendre la posture de la flânerie.  De s’autoriser à capter ce qui nous entoure, de façon multidimensionnelle, en se donnant le temps.

 

Autre élément important de notre approche, le changement d’identité.  Il s’agit à travers ce travestissement (mental) de s’extraire de son vécu personnel, d’essayer de comprendre ce qui peut se jouer pour d’autres personnes, selon son sexe, son âge, le fait que l’on soit valide ou non, que l’on donne à voir ou non.  Cet exercice, dans un contexte de construction urbaine où la question du genre est un « impensé », est une étape très importante

 

Ø  Après-midi : Apport de connaissance – vers quoi nous mènent ces marches, pourquoi le choix du sensible – à travers une présentation des travaux de l’artiste conceptuel David Willats.

 

Lors de cette cession nous expliciterons pourquoi nous avons fait le choix du « sensible » comme un des outils qui nous permettent de transformer la ville, ses usages et ses usagerEs.  Quels avantages, quelle ouverture, par rapport à un urbanisme jusqu’à aujourd’hui dominé par l’ingénierie, le structurel.  Le sensible comme vecteur pour ramener à la vie sociale, au partage des biens communs.

 

Ø  Travaux en atelier : Reprendre les mots clefs issus de la marche.  Quelles perspectives ouvertes par cette marche ? 

 

La préhension du sensible permet de rouvrir un ensemble de champs et l’objectif est que les participantEs se saisissent de ces sujets

 

Que souhaite-t-on vivre dans l’espace public ? Quels aménagements vers plus de mixité d’usage ? Eclairage public, mobilier urbain, présence de l’eau, du végétal ? Sports et loisirs mixtes à tous âges… D’autres thématiques pourront émerger de la part des participantes suite à la marche.

 

Modalités de la journée : Marche collective 1h30 sur un circuit pré-déterminé ; Exposé 1h sur les vertus d’un travail sur les 5 sens dans l’espace public.  Ateliers en sous-groupes et restitution 2h.

 

Inscriptions ici: CRPVE

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Comprendre les mécanismes créateurs d’inégalités pour mieux les déjouer